Les armes individuelles
C'est au Moyen-Âge que l'on a assisté au développement du plus grand nombre d'armes individuelles utilisant la force humaine. L'arme médiévale n'est que le prolongement du bras du combattant, la projection de sa force corporelle. Qu'il brandisse la massue, la lance, l'épée, ou qu'il tende la corde de son arc, ou se protège des coups de l'adversaire avec son bouclier, c'est dans ses muscles que l'homme d'arme puise la force motrice du coup à porter ou à parer. Ce n'est qu'à la fin du Moyen-Âge que l'intelligence prend le relais du muscle. Le combattant utilise comme source d'énergie la poudre, des milliers de fois supérieure à sa force musculaire et le début de l'ère des armes à feu.
Les armes offensives
Pendant la plus grande partie du Moyen-Âge, la fabrication des armes était proche de celles utilisées dans l'Antiquité et on ne s'éloignait pas beaucoup des modèles connus. Au fil des siècles, l'art de la forge des métaux et les évolutions techniques de la fin du Moyen-Âge ont permis de perfectionner des armes offensives plus efficaces et meurtrières. Voici donc, regroupées en quatre catégories, les principales armes offensives de cette époque.
Les armes de choc:
La massue :
est la plus primitive de toute les armes. Cependant, vers la fin du XIVe la massue s'est raffinée et est devenue plus luxueuse. Elle est même devenue l'insigne des gardes royales, les massiers d'armes. Dans la cavalerie elle fut progressivement remplacée par le marteau d'arme plus maniable. La massue garda sa valeur combative en Europe jusqu'au XVIIe siècle.
Le fléau d'arme :
se compose d'un manche assez long et d'une chaîne au bout de laquelle était attachée une boule de fer hérissée de pointes. Le concept de cette arme s'inspire du fléau à battre le blé. Le fléau d'arme a surtout été conçu pour déchirer l'armure de l'adversaire afin de le rendre plus vulnérable. Il pouvait être équipé de deux masses attachées à deux chaînes.
Les armes d'hast: (arme dont le fer est emmanché au bout d'une hampe)
La lance :
fut employée depuis la préhistoire, dans sa forme la plus simple elle ressemblait à un bâton de bois pointu et durci au feu. Les premières lances étaient plutôt courtes.
La lance comme arme du cavalier apparut au XIe siècle. Elle ne dépassait pas 3 mètres et était utilisée comme arme d'hast pour charger. Vers la fin du XIIIe siècle, une garde d'acier fut ajoutée pour protéger la main du chevalier. Au XIVe siècle, un crochet fixé à l'armure a permis de tenir la lance sous l'aisselle du cavalier. Cette technique permit d'allonger la lance jusqu'à une longueur de 5 mètres.
La hache :
est connue depuis la préhistoire comme un outil. La hache de guerre de l'Antiquité fut abandonnée assez tôt dans l'armement grec et romain. Elle fut réintroduite dans les armées d'Europe par les Francs, les Germains et les Scandinaves et fut utilisée jusqu'au XVe siècle. Les Francs se servaient d'une hache de guerre courte qui pouvait être lancée à 3 ou 4 mètres de distance, la francisque. Au XIIIe siècle, les fantassins portaient des haches plus longues qui étaient tenues à deux mains. À partir du XIVe siècle, des haches nouvelles apparurent; une pointe pouvait être ajoutée derrière la partie tranchante, ou encore une pointe au bout du manche servait de baïonnette, certains modèles pouvaient comporter deux côtés tranchants. La hache de guerre pouvait porter différents noms selon la région ou le modèle comme la hallebarde.
La serpe :
ou la faux de guerre ont engendré un grand nombre d'armes d'hast, de formes très variées. En modifiant la forme du tranchant de la serpe et de la faux de guerre, ces armes sont devenues les armes par excellence des fantassins paysans de l'Europe. Plus la réputation de l'arme grandissait plus les lames s'allongèrent et se décorèrent richement.
La vouge :
est fabriquée avec une longue hampe et elle est terminée par une forte lame à crochet munie de pointes aiguës. La vouge pouvait posséder un ou deux tranchants avec un talon renforcé. Elle est probablement d'origine germanique et se combine à la faux de guerre, elle fut l'arme de prédilection des fantassins suisses. La vouge était essentiellement une arme de soldat à pieds qu'on appelait souvent vougier. C'était une arme surtout destinée à couper les jarrets des chevaux lors d'affrontements. Au XVIIe siècle, le Vatican la conserva comme arme de parade.